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Madame, Monsieur,

Le monde et notre économie vivent des mutations profondes auxquelles notre pays n’est pas préparé. L’absence des réformes nécessaires à la création d’un environnement favorable au développement de l’activité fragilise nos entreprises. Il en résulte l’affaiblissement de la France au moment où sa parole devrait être forte pour rassurer nos partenaires européens et assurer notre place dans le monde. L’inquiétude grandissante des Français, dont plus forte encore est celle des chefs d’entreprises, se traduit par la montée du populisme.

Il est urgent d’impulser une dynamique nouvelle et, pour cela, de reprendre l’initiative. C’est tout le sens de ma décision de présenter ma candidature à la présidence du Medef annoncée le 28 août 2012.

Je suis plus que jamais convaincu que l’initiative doit venir des entrepreneurs et qu’elle doit être portée par le Medef.

Elle se construira pas à pas, sur la base de choix concrets, lesquels ne seront possibles et intelligibles que si les constats sont clairement posés et que les entrepreneurs y reconnaissent leur réalité.

Il nous faut comprendre et accepter que 72% des chefs d’entreprises considèrent que les organisations patronales ne défendent pas bien leurs intérêts. Nous devons en tirer les conséquences et nous réformer, écouter, proposer et faire savoir. Sans les apports légitimes de nos pairs, comment espérer leur l’approbation, améliorer l’image des entreprises et vouloir être entendus ?

Comment parler de soutenir l’esprit d’entreprise et la croissance si l’on refuse de voir que la France est le pays dont les conditions d’exercice conduisent à avoir le taux de défaillances le plus élevé de tous les économies comparables ?

Ces raisons doivent être analysées et combattues si nous voulons enrayer la progression des défaillances d’entreprises qui touche plus particulièrement les entreprises de plus de 100 salariés en ce début d’année, d’une part, et créer les conditions de la croissance et du retour à la prospérité, d’autre part.

Mon expérience, fondée sur 12 ans d’engagement auprès des entreprises, est riche d’un autre regard. Elle a fait émerger des solutions et propositions qui ouvrent des voies nouvelles, inexplorées ou à approfondir, au service de cet avenir que notre engagement d’entrepreneur cherche à construire tous les jours.

Je fais le choix de solutions pragmatiques et opérationnelles ancrées dans le quotidien des entreprises.

Je propose ainsi un Big bang patronal, décliné autour d’un choc fiscal, social et réglementaire inscrit dans un agenda Medef 2015 à mi-mandat dont les élections consulaires seront l’enjeu. Ce Big bang est bien sûr un commencement. Un nouveau départ associant largement les chefs d’entreprises et les fédérations. Pour un Medef du 21ème siècle.

Le premier objectif est d’assurer les conditions du financement de l’économie : il s’agit ainsi de changer de logiciel pour assigner à la fiscalité un objectif prioritaire de croissance économique et de soutien de l’activité.

La mesure emblématique de cette logique dans mon programme est la suppression de la TVA interentreprises. La seule simplification de la collecte, en permettant aux entreprises de se facturer et d’encaisser hors taxes, ne modifierait pas l’assiette de l’impôt mais rendrait aux entreprises 20 milliards d’Euros de trésorerie, soit l’équivalent du plan de relance mis en place par le gouvernement précédent en octobre 2008. Cette mesure, nécessitant une modification du Code général des impôts, relève de la seule décision du Parlement français et pourrait être mise en œuvre dès 2014. Elle est d’autant plus urgente que vous savez les entreprises à nouveau confrontées à de graves problèmes de trésorerie.

J’aborderai dans cette même perspective, au cours de la campagne, les questions de la fiscalité des investissements et des stocks qui prive les entreprises de ressources qui pourraient être utilement réinjectées dans le développement.

J’engagerai sitôt élu un nouveau round de négociation avec les partenaires sociaux sur le financement de la protection sociale et défendrai la fiscalisation de ses ressources afin de baisser la charge insupportable qui pèse de façon injuste sur le travail et les actifs.

Les questions sociales devant relever des entreprises et des branches, je mènerai les actions avec les partenaires sociaux pour engager cette mutation nécessaire pour une plus grande efficacité du dialogue social, au profit des entreprises et de leurs collaborateurs.

Je rencontrerai l’ensemble du patronat pour porter une réforme de la représentation patronale qui tienne compte des aspirations de nos composantes et des enjeux liés aux évolutions évoquées, notamment les possibilités immenses offertes par les nouvelles technologies et les nouveaux médias.

Nécessairement, je plaiderai pour la fin de nos financements publics, résultant de la réorientation de l’action du Medef sur les questions économiques.

J’entamerai  la transformation du Medef répondant à la nécessité d’avoir une organisation suffisamment solide pour faire face aux crises qui surviennent, cohérente pour assurer ses fonctions, souple pour s’adapter à tous les environnements professionnels et régionaux.

Telle est ma vision pour le Medef, telles sont mes ambitions au service de tous les entrepreneur de France.