La France détruit une fois et demie plus d’entreprises que l’Allemagne ou l’Angleterre. Les défaillances détruiront à elles seules plus de 300 000 emplois en 2013. La lutte contre les défaillances d’entreprises est donc un enjeu majeur du redressement économique et de la lutte contre le chômage.
Si l’absence de maîtrise de la dépense publique a conduit la France et ses entreprises à supporter les niveaux de prélèvement les plus élevés des pays comparables, le retour à l’orthodoxie budgétaire est un impératif pour enrayer la machine à casser l’entreprise et la prospérité.
Sans attendre la prise de conscience de l’exécutif et du législateur, il nous est possible d’introduire des éléments de flexibilité dans les relations entre entreprises. Convaincu des bienfaits de la négociation intelligente, j’ai porté des propositions depuis 2003 qui ont débouché sur la mise en oeuvre de la Médiation du Crédit et de la Médiation Interentreprises. Je reste attaché à ces principes, ainsi qu’à l’idée qu’il nous appartient de conserver l’initiative des changements et adaptations qui permettront l’amélioration des conditions d’exercice de nos métiers. C’est pourquoi je propose de développer la médiation en interne du Medef, entre grandes fédérations, chaque fois que le terrain nous fera remonter des problèmes dont l’ampleur, par sa répétition, dépassera le cadre d’une relation entre deux personnes morales privées. A titre d’exemple, nous aurions dû agir ainsi sur la question du financement du crédit et de la trésorerie en 2008, sans attendre l’intervention des pouvoirs publics. Il en a résulté un effet effroyable en termes de défaillances, d’une part, d’amplification de la crise, d’autre part, d’image du secteur bancaire enfin.
Notons toutefois que cette intervention de l’Etat a été positive pour plusieurs milliers d’entreprises et a permis de réduire le nombre des défaillances que nous aurions sinon dû déplorer. C’est pourquoi, je milite également, à l’instar du Médiateur interentreprises, pour la mise en place de « Class médiations« , qui permettront de traiter conjointement des problèmes de même nature avec un même donneur d’ordre, client, voire organisme paritaire ou administration.
Nous avons les moyens et le devoir de nous mobiliser collectivement pour baisser le nombre de défaillances d’entreprises en France.