Après la réforme administrative de 2010, il est nécessaire d’engager la réforme portant sur la redéfinition des missions des CCI.
Avec un budget annuel de l’ordre de 4,5 milliards d’Euros par an, le réseau des CCI représente un outil exceptionnel de proximité dans les territoires, d’accompagnement des entreprises, de gestion d’infrastructures… pourtant, les Chambres demeurent mal connues des entreprises et sont l’objet de vives critiques de la part des entrepreneurs qui s’interrogent sur leur utilité. Utilité encore plus remise en cause avec la suppression de la taxe professionnelle et les nouvelles contributions, notamment la CET et la CFE, qui ont fortement augmenté en période de crise.
La réforme adoptée en 2010 visait à préfigurer la nouvelle organisation administrative et territoriale de la France qui devait se traduire par la suppression d’un échelon administratif. Il pouvait ainsi sembler logique de caler l’organisation du réseau consulaire sur l’organisation administrative de l’Etat. Les Chambres ont donc été régionalisées.
Cette réforme, technique et administrative, s’il elle répondait à une préoccupation de l’exécutif, n’a pas répondu aux attentes qui pouvaient s’exprimer des premiers bénéficiaires et contributeurs que sont les entreprises. Ni aux besoins d’une économie en prise avec une crise majeure et des mutations profondes.
C’est pourquoi il semble nécessaire d’ajuster l’action des Chambres de Commerce et d’Industrie, dont le rôle essentiel reste le développement économique, pour répondre aux besoins des entreprises.
Je commencerai donc par l’international et l’export, enjeu majeur du retour à la prospérité de notre pays par le bénéfice à retirer de la conquête de marchés en croissance. Sur ce plan, les entreprises françaises souffrent de difficultés récurrentes et en premier lieu, la multiplicité des acteurs et intervenants en matière de politique d’appui à l’international. Trop de guichets, trop d’opérations, trop de complexité déjà sur le territoire national. Le tout, pour une action souvent limitée qui ne permet pas de pérenniser la démarche export, voire d’internationalisation.
Afin de limiter le nombre d’acteurs, de mieux utiliser les moyens mis à disposition pour le soutien des politiques d’appui à l’export et donc d’augmenter les moyens par leur mutualisation, je propose la fusion d’Ubi France, l’Agence française pour le développement international des entreprises, avec les CCI dont elle est déjà partenaire.
La convergence de nombreuses missions et actions justifie en effet de rapprocher les deux structures. Il en ressortira une action mieux définie et coordonnée, une meilleure lisibilité pour les entreprises, une meilleure allocation de moyens mutualisés.
Sous l’égide du réseau des CCI, les entreprises trouveront dans leur représentant local la meilleure porte d’entrée pour se lancer à l’export. La mission des CCI à l’international, outre la prospection pays, devra être prioritairement les actions d’accompagnement des entreprises et groupes d’entreprises pendant les années qui suivent l’entrée sur un marché afin d’y assurer des positions durables et le développement de leur flux d’affaires.