Un corporatisme aveugle n’a de cesse d’attaquer le statut de l’auto-entrepreneur qui représente pourtant la plus grande avancée en matière de simplification et de baisse des charges dans le monde de l’entrepreneuriat depuis au moins 20 ans.

Le constat légitime de la distorsion de concurrence résultant de ce nouveau statut fait par les entreprises sur le terrain, je le faisais dès les premières discussions sur la Loi de modernisation de l’économie (LME) en 2008.
Les chefs d’entreprises ne croient plus depuis longtemps à la capacité des organisations les représentants à obtenir des baisses des charges. Ils ont donc demandé à relever les charges de leurs concurrents pour jouer à jeu égal.
 Pour ma part, dès cette époque, je disais la nécessité d’étendre le principe de cette approche aux autres entreprise et notamment aux TPE : c’est à dire baisser les charges de ceux qui en paient trop, plutôt que d’augmenter celles de ceux qui en paient un peu moins. La démarche ne semblait pas dénuée de bon sens dans le pays où les prélèvements obligatoires sont les plus élevés parmi les économies comparables.
Au lieu de cela, les principales organisations sensées défendre les intérêts moraux et matériels de leurs mandants persistent à rater une opportunité historique d’obtenir une baisse des prélèvements sur leurs propres activités et confirment le sentiment général sur leur impuissance à faire baisser les prélèvements qui sapent depuis trop longtemps les capacités de notre économie à assurer une croissance suffisante et durable. Ce faisant, elles entretiennent l’illusion que les entreprises retrouveront la capacité de se développer, et notre économie de revenir à la prospérité, en agissant les uns contre les autres. A contrario,  la situation exige la mobilisation de tous pour créer et soutenir l’activité, quels que soient la taille, le secteur d’activité ou la forme juridique.
Enfin, qu’elle sera la légitimité de ces organisations à terme pour demander des baisses de charges après avant tant combattu pour les augmenter ? Nous avons là un problème majeur de cohérence.
Madame Sylvia Pinel, ministre en charge de ce dossier, portera une lourde responsabilité si elle suit les orientations qui visent à affaiblir un statut plutôt qu’à renforcer les autres. Seules les préconisations réglementaires en matières notamment de responsabilité et de capacité, donc de formation, doivent être prises. Les auto-entrepreneurs sont majoritairement d’accord. Et cela va dans le sens de la protection des consommateurs. Pour le reste, il sera contreproductif de prendre des mesures de limitation qui tendront à faire disparaître cette activité ou la renvoyer dans l’économie parallèle.