Hervé Lambel, Candidat à la présidence du Medef – 18/01/2013
COÛT DU TRAVAIL – A l’heure où tout le monde semble s’accorder de fait sur le caractère historique des accords négociés par les partenaires sociaux sur la sécurisation de l’emploi, force est de constater que tout n’a pas été véritablement pointé du doigt. Par ailleurs, et sans ironie aucune, le fait que ces derniers aient été qualifiés de « sans équivalent depuis 30 ans » donne sérieusement à réfléchir sur notre difficulté à réformer en profondeur le marché du travail en France.
Alors oui, ces accords marquent un certain nombre d’avancées, mais ils restent sans conteste loin de l’objectif historique annoncé. Un petit pas pour la sécurisation de l’emploi, mais un grand pas pour la relance de la compétitivité ? C’est là que le bât blesse.
Car même pour la très enjouée OCDE, certains points du texte suscitent quelques craintes. Précisons, la sempiternelle hausse du coût du travail !
Dans le viseur, la généralisation de la complémentaire santé et son financement.
Le seul recours obligatoire aux mutuelles pour tous représente un surcoût évalué entre 1 milliard d’euros et 3 milliards d’euros (selon l’IFRAP) du côté des entreprises. Soit une augmentation minimum au niveau du smic de 1,5%, dont il était rappelé récemment les impacts négatifs sur la compétitivité et l’emploi :
- Compétitivité sacrifiée. Les PME et TPE qui emploient une majeure partie de leurs salariés au Smic (24% dans les entreprises de moins de 10 personnes contre 4,5% dans les grandes) seront particulièrement touchées ;
- Limitation du recours aux embauches ;
- Compression des salaires vers le bas.
Autrement dit, une augmentation de la masse salariale qui fragilise les entreprises et débouche sur une précarisation généralisée des salariés. Bref, une nouvelle perte de pouvoir d’achat pour de nombreux travailleurs qui ont déjà dû subir la re-fiscalisation des heures supplémentaires.