Démocrate et profondément humaniste, je crois dans le travail à l’origine de toute création de valeur et considère l’entrepreneuriat comme faisant partie des actes les plus civiques qui soient. Notamment par le service rendu à la collectivité par son activité première, les emplois créés et le lien social qu’il contribue à tisser, et la contribution fiscale et sociale qui finance l’ensemble du service public et la protection sociale.
Je dois certainement ce regard à une tradition familiale ininterrompue de chefs d’entreprises depuis la fin du 19ème siècle, faite d’accomplissements et de réussites diverses pour les uns ou les autres. Je suis ainsi le témoin et le porteur d’une histoire entrepreneuriale, en plus d’être moi-même chef d’entreprise, qui compte pour beaucoup dans mon engagement dans ce qu’il est convenu d’appeler le syndicalisme patronal depuis plus de 12 ans.
Mais l’interdépendance des acteurs économique est telle qu’elle fait voler en éclat la signification restrictive dans laquelle certains voudrait enfermer cette expression. Le mot patron revêt d’ailleurs, à tort, une signification éloignée de celle du dirigeant patrimonial de l’entreprise. Aujourd’hui, l’essentiel des relations hiérarchiques ce jouent entre salariés et plus encore dans les grandes entreprises. Si j’ai ainsi pu proposer il y a plus de 10 ans l’exonération des charges et la défiscalisation des heures supplémentaires, c’est parce qu’elle résultait à la fois de ma connaissance des contraintes des entreprises, mais aussi, celles pesant sur les salariés. Cette mesure traduisait à la fois la nécessaire recherche d’efficacité, au travers de la souplesse dont l’entreprise a besoin pour s’adapter, et de justice conduisant à améliorer les conditions de vie des salariés, résultant du fruit de leur travail.
De ce point de vue, même s’il n’est pas le seul, le revenu reste un des éléments majeurs de cette amélioration tant, par l’usage qu’il peut en faire, il donne la liberté au salarié de choisir lui-même la forme que revêtira cette amélioration.
Mes valeurs reposant sur la responsabilité et l’implication me conduisent à proposer de sortir du paternalisme. Cela conduira à rendre aux acteurs, patrons et salariés, la capacité de négocier pour leur compte. Et nécessite donc, avant tout, de sortir du modèle centralisateur de la décision et donc, de la négociation entre institutions éloignées de ceux qui auront à subir la norme qu’elles auraient édictée loin de leur réalité.