Un parcours, un engagement, des expériences, une vision, des valeurs, des actions,
A 47 ans, j’ai pris la décision grave de présenter ma candidature à la succession de Laurence Parisot à la présidence du Medef. Marié, entrepreneur et chef d’entreprise*, je pense que les patrons et les entreprises ne sont jamais aussi bien défendus que quand ils sont à leur place, et qu’il est donc dangereux au regard des responsabilités que portent un patron, sauf dans de très rares cas, de faire de la politique.
Pour autant, vouloir peser sur les décisions de ceux qui créent les conditions de la croissance ou ses entraves, est légitime. C’est même un devoir civique dans une démocratie. Mais cela demande de la pédagogie, de la représentativité, c’est-à-dire un poids véritable, pour faire entendre sa voix. Sans contestation possible.
C’est la raison pour laquelle je me suis engagé dans le syndicalisme patronal en 2000. Face au constat du décalage entre les organisations représentatives et les besoins des entreprises, j’ai co-fondé les Créateurs d’emplois et de richesse de France (Cerf) fin 2002. Cela m’a permis d’être à l’origine de la détaxation et de la défiscalisation des heures supplémentaires. J’ai, le premier, lancé l’alerte sur le tsunami de 2008, dont les conséquences deviennent maintenant pleinement visibles. De nombreuses mesures sur la trésorerie des entreprises sont issues de cette action, tout comme la mise en place de nouveaux indicateurs qui faisaient défaut pour mesurer l’état de l’économie. Et il reste beaucoup à faire pour libérer l’initiative et la croissance. Lutter par exemple contre cette spécificité française qui fait que, quoiqu’il arrive, la France détruit plus d’entreprises sur son sol que n’importe quelle autre économie… que le revenu des patrons, au travers des marges qui ne cessent de se dégrader, baisse depuis plus de 10 ans. Est-il nécessaire d’en rajouter ? Un pays dont les patrons vont objectivement si mal, a du souci à se faire pour son avenir.
Cette expérience m’a également permis de mettre en œuvre ce qui, selon moi, manque le plus à la représentation : dès la création du Cerf, j’ai voulu associer systématiquement un grand nombre de chefs d’entreprises en les interrogeant sur les sujets qui nous semblaient importants, n’hésitant pas non plus à traiter les sujets qu’ils nous soumettaient. Il s’en est suivi un développement qui confirme la pertinence de notre approche et de notre méthode : au-delà du monde politique qui s’inspire de plus en plus de nos propositions, les résultats des dernières élections aux Chambres de commerce et d’industrie en 2010, font du Cerf une organisation prédominante, capable de rassembler seule plus de 40% des suffrages des chefs d’entreprises face aux représentants patronaux traditionnels.
La gravité de la situation économique, l’environnement politique national européen et international m’ont conduit ces cinq années à me mobiliser sur la représentation des TPE. En développant le Cerf j’ai initié la mise en œuvre d’une démarche pédagogique et pragmatique sur le rôle économique et social des petites et moyennes entreprises et de leurs dirigeants. Cette démarche répond à un objectif : orienter les politiques publiques et les politiques vers le nécessaire soutien au tissu économique dans tous les secteurs d’activés et de toutes tailles d’entreprises.
*Issu d’une famille d’entrepreneurs, j’ai d’abord exercé en restauration, dans le commerce et l’immobilier. Ma formation en commerce international à l’EPSCI, groupe ESSEC, m’a conduit naturellement à travailler aux Etats-Unis à Dallas, au Département International de la Chambre de Commerce, en Suisse et en Allemagne dans le secteur de l’agro alimentaire.
Ce parcours s’est poursuivi en occupant des postes opérationnels de management d’organisation et de logistique.
En juin 2009 j’ai créé, HLDC, une entreprise de services aux entreprises qui a vocation à entrer au capital d’entreprises en développement et également une activité de production audiovisuelle et de spectacle vivant.