Réaction d’Hervé Lambel, candidat à présidence du Medef, suite à l’intervention télévisée du chef de l’Etat. Il avance une proposition qui répond à la volonté du président de la République de créer un choc de simplification : la suppression de la TVA interentreprises.

Le président de la République s’est exprimé le 28 mars dans un contexte de forte dégradation de l’économie française. Il a voulu réaffirmer sa volonté face à une situation dont tout indique qu’elle va continuer de se détériorer.

C’est pourquoi je regrette le manque d’annonces concrètes plus ambitieuses pour soutenir l’activité. Notamment à destination des entreprises.

Au contraire, le choix de tenir une promesse de campagne en faisant porter la taxe à 75% sur les hauts revenus par l’entreprise est une erreur contreproductive qui coûtera plus cher à la France, notamment sur le plan de l’emploi, qu’elle ne rapportera au Trésor.

La remise en question du principe de l’universalité des allocations familiales est avant tout le signe de l’alourdissement continu de la fiscalité, en touchant à un dispositif dont les effets positifs sur un des principaux atouts de notre économie, la démographie, n’ont jamais été contestés.

Il est urgent d’acter, même si des efforts réels ont été réalisés sur le budget de l’Etat, que tout impôt est confiscatoire, dès lors que la dépense publique n’est pas maîtrisée.

Concernant la proposition de revenir sur les accords sur la participation, le déblocage de l’épargne salariale implique la monétisation d’une épargne qui finançait l’outil de travail. Cette mesure risque de priver les entreprises de ressources à un moment où elles rencontrent des difficultés de financement.

Enfin, l’incertitude demeure suite à l’annonce d’une loi sur la laïcité dans l’entreprise. L’activité économique pour s’exercer a besoin d’un cadre clair qui ne peut changer en permanence et ajouter l’incertitude juridique à l’incertitude fiscale. La simplification du code du travail doit donc être entreprise sans attendre et faire plus de place au contrat qui doit définir la norme entre les parties dans le cadre du droit européen.

Cependant, il convient de saluer la décision pragmatique et réaliste du chef de l’Etat d’engager une réflexion sur une durée de cotisation plus longue pour financer les retraites. Mais qu’on ne s’y trompe pas, l’équilibre des comptes sociaux viendra avant tout du niveau d’activité en France et donc de la capacité des entreprises à se développer et à créer des emplois.

Enfin, le président de la République souhaite à juste titre utiliser les marges de manœuvre très importantes qu’offre la réforme de l’organisation administrative afin de créer un choc de simplification. Il ne fait nul doute qu’il peut s’ensuivre un choc de compétitivité très important si elle est effectivement mise en œuvre et que les entreprises sont véritablement libérées du gaspillage qui résulte d’un impôt administratif non productif.

C’est pourquoi , je propose comme mesure concrète, et emblématique de cette approche que je porte dans le cadre de ma campagne, la suppression de la TVA IE qui simplifie le mode de collecte de la TVA sans en modifier l’assiette et permet de restituer 20 milliards d’Euros de trésorerie aux entreprises, de réduire la fraude de 6 milliards d’Euros et les coûts de traitement de 750 millions d’Euros pour les entreprises et de 300 millions d’Euros pour Bercy.

Etendue à l’Europe, cette mesure permettrait également de réduire la fraude qui coûte 100 milliards par an aux Etats.

Discussion - 2 Comments
  1. Roland-Marie JOUCGNOUX

    mar 31, 2013  at 20 h 42 min

    Bonjour Hervé

    la fin de ton post est intéressante, pour autant il conviendrait que tu développes ton avis sur la compétivité, s’ agirait-il pour toi de libérer les entreprises des contingences du droit du travail, eu égards aux droits des salariés? souhaiterais-tu une base de rémunération à l’ allemande? des salaires horaires à trois €

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    • hlambel

      avr 02, 2013  at 20 h 42 min

      Bonjour Jean-Marie,

      Plaider pour une baisse des salaires serait irresponsable. En revanche, agir pour obtenir une baisse du coût du travail est absolument nécessaire. Il est possible d’agir sur le différentiel net perçu et brut chargé au bénéfice du pouvoir d’achat et de la réduction du coût du travail. J’ai déjà démontré mon engagement sur ce terrain et peux me prévaloir d’un véritable bilan : l’exonération des charges et la défiscalisation des heures supplémentaires obtenues avec le Cerf agissaient sur ces deux plans.

      Pour aller plus loin, il me semble nécessaire de nous orienter vers une fiscalisation de ce qui doit correspondre à la garantie de base en matière de solidarité et d’inciter, pour tout de ce qui ne relève pas de la garantie de base, à de la cotisation complémentaire par le système le mieux adapté suivant la nature de la prestation financée (chômage, santé, retraite…)

      Sur la nécessité de « libérer les entreprises des contingences du droit du travail », il ne s’agit en aucun cas de livrer les salariés à des « patrons sans foi ni loi », comme on cherche trop souvent à nous les présenter. Je pense que le cadre social européen offre des garanties acceptables dans lequel le contrat doit avoir la primauté sur l’accord de branche et l’accord interprofessionnel.

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